HISTOIRE

Les origines de Villevaudé

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Histoire de Villevaudé 2

Origine du nom de Villevaudé : du latin villa vota deo, la « maison vouée à Dieu »
La commune est répartie en trois hameaux, Villevaudé, Montjay et Bordeaux. Au Moyen Age, il s’agit de trois fiefs importants en raison de la renommée de leurs seigneurs.

Les premiers seigneurs de Villevaudé connus sont :
– Pierre de « Villevoudé » en 1194,
– Barthélemy de « Villavodé » en 1230,
– Robert de « Villavaudé » chevalier, en 1264.

Une maison Le Duc, en 1420, se trouve possesseur de la terre de Villevaudé qui passe ensuite à la famille Aguenin dont les descendants nommés Aguenin Le Duc gardent la seigneurie jusqu’au 18ème siècle

Montjay-la-Tour fut célèbre tant par les faits historiques qui s’y sont passés que par la puissance et le rang des seigneurs qui furent successivement barons de Montjay :
– les seigneurs de Châtillon-sur-Marne de 1134 à 1227 (parmi eux Gaucher II de Châtillon qui avait tellement fortifié son château de Montjay que le roi Louis VII le Jeune en prit ombrage et fit, en 1142, raser les portes, les murailles et les nouvelles fortifications ne laissant que le donjon central),
– puis Archambaud de la maison de Bourbon en 1227,
– Eudes de la maison de Bourgogne en 1255,
– Jean de Damiette, fils de Saint Louis, en 1266,
– Robert de Flandre, dit de Béthune vers 1272,
– Jean 1er, Jean II, Jean III et Jean IV de Châlons, entre 1292 et 1384,
– vers 1385, Frédéric de Saluces et sa femme Béatrix de Genève, descendante de la famille de Genève et, entre autres, de Marie de Genève, femme de Jean II de Châlons.

En 1389, la baronnie de Montjay fut achetée par Amaury d’Orgemont, fils du Chancelier de France, Pierre d’Orgemont, et resta dans cette célèbre famille parlementaire jusqu’en 1550. Par héritage, la seigneurie passa dans la famille du Brouillat (1550-1580), puis à François d’Angennes en 1580 et enfin à la famille de Gesvres de 1610 jusqu’au dernier baron de Montjay Louis-Joachim Paris de Gesvres exécuté le 7 juillet 1794.

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Histoire de Villevaudé

Le fief de Bordeaux était aussi très important. Il eut ses seigneurs particuliers dès le 13ème siècle, aucun baron de Montjay ne fut seigneur de Bordeaux.

Parmi ces seigneurs, on trouve Jacques Michon, en 1680 et le marquis de Pomponne, Nicolas-Simon Arnauld qui mourut le 9 avril 1737.

En 1884, un cimetière gallo-romain est découvert à Bordeaux.

Que ce soit dans le rôle des tailles ou dans les dénombrements civils, Villevaudé est lié à Bordeaux et à Montjay; le dénombrement de l’élection de Paris cite dans cet ordre : « Montjay – Villevaudé – Bordeaux, 138 feux ».

Bien que souvent signalés sur les cartes sous le nom de Saint-Marcel, ces trois fiefs furent réunis au 17ème siècle sous le vocable de Villevaudé, qui forma alors une paroisse, puis par la suite une commune.

Blason

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Villevaudé a adopté comme emblème les armoiries que l’on pouvait voir autrefois sur le banc seigneurial dans l’église et qui sont encore actuellement sur le plafond en bois à l’entrée de l’édifice.

Ces armoiries appartiennent à deux familles propriétaires, unies au début du 19ème siècle, qui ont résidé dans le village.

Les armoiries au lévrier sont celles des Bajot de Conantre. Charles Philippe Bajot de Conantre, né à Meaux le 7 avril 1761, fils de Charles Bajot, seigneur de Conantre, conseiller du roi et président trésorier de France en Champagne et de Louise Elisabeth Muly, fut baron de l’Empire et maire de Villevaudé. Il décéda en 1828, dans son château de Villevaudé (château du Poitou). Son fils,Charles Adolphe Bajot de Conantré, né à Meaux le 6 frimaire an VI (26 novembre 1797) fut baron de l’Empire sur institution de majorat comme successeur de son père. Il fut marié à Antoinette Blanche Simonnet (ou Symonet).

Description héraldique du blason : « Coupé, en 1 de gueules au croissant d’argent accompagné en chef de deux étoiles du même et soutenu d’une champagne d’or; en 2 d’azur à un lévrier arrêté d’argent, colleté d’or et soutenu d’argent » en héraldique, gueules signifie rouge et azur bleu. On peut constater qu’il y a eu inversion de couleur dans les armoiries de la commune.

Les autres accolées sont celles des Symonet, bourgeois parisiens qui firent enregistrer leurs armes à l’Armorial Général de 1696 avec deux variantes

1) « de sable au sautoir dentelé d’or accompagné en chef et en pointe d’un lion du même et sur chaque flanc d’un enfant au maillot d’argent en pal »

2) « d’azur au sautoir dentelé d’or accompagné en chef et en pointe d’un lion d’argent et sur chaque flanc d’un poupart d’argent posé de front »

A quelques détails près, c’est la deuxième version qui a été retenue pour la commune.

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Patrimoine

Entourée de ses deux cimetières, l’église dédiée à Saint-Marcel pape, se trouve dans le bas de la Grande Rue de Villevaudé, au fond de la vallée dominée par Montjay. Son édification remonte au 12ème siècle, mais la reconstruction du 16ème siècle laisse peu de traces de l’édifice antérieur.

La toiture à deux pentes couvre l’ensemble de l’église, celle du chœur étant légèrement surélevée. Les travées sont contrebutées par des contreforts.

L’église possède une nef à collatéraux, un chevet plat, deux travées de chœur et quatre travées de nef précédées par une travée couverte d’une tribune dans la partie centrale du bâtiment.

Les voûtes de la nef sont portées par des piliers rectangulaires, celles du chœur sont portées par quatre piliers cylindriques et par des colonnes engagées.

La première travée du bas-côté sud du chœur était surmontée jusqu’au milieu du 19ème siècle par un clocher. Celui-ci fut démoli vers 1866, en raison de son état vétuste. D’après un devis de 1864, la maçonnerie du clocher s’élevait à 7,50m au-dessus de la toiture sur 13,80m de pourtour. La partie située au-dessus de celle-ci était haute de 4 mètres sur 13.20m de pourtour et comportait 8 baies. Le clocher était couvert par de l’ardoise. Si l’on compare avec un ancien dessin de l’église datant de 1848, on constate que le clocher reconstruit en 1888, en charpente sur soubassement en maçonnerie de pierre, non pas au même endroit, mais devant la façade occidentale, contraste désagréablement avec les volumes de l’église du fait de sa hauteur insuffisante.

Tout au long du 20ème siècle l’église a subi de nombreuses restaurations. Lors de la dernière réfection des murs de la nef en 2001, on a découvert au-dessus des voûtes, sous le crépi deux litres* funéraires de chaque côté.

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* Les litres sont des bandes noires tendues aux obsèques d’un grand personnage soit au dedans soit en dehors de l’église. Le droit de litre était un droit que les seigneurs haut justiciers avaient de faire peindre leurs armoiries au dedans ou au dehors des églises ou chapelles.(Littré).

Les traces d’armoiries que l’on peut apercevoir sur ces litres sont très difficiles à déchiffrer car très effacées. Il y en a plusieurs différentes, que l’on retrouve sur les deux côtés.

L’église Saint-Marcel n’est pas protégée au titre des Monuments Historiques. Pourtant, certaines parties du mobilier ont tout de même été inscrites à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, comme :

Dalle funéraire de Denise Favereau
L’Adoration des Mages, toile peinte, 17ème siècle

Fonts baptismaux en pierre, cuve 18ème siècle, fût 17ème siècle.

Dalle funéraire de Denise Favereau décédée le 24 septembre 1664.

Deux dalles funéraires, trop abîmées pour être classées, anciennement trouvées au pied de l’autel et redressées sur les murs sont celles de seigneurs de Villevaudé :

– Une dalle du 16ème siècle avec deux personnages dont le dessin est fort oblitéré, l’inscription indique : « Cy gist noble homme Guillaume Haguenin dict le duc…Marie le Berruyer veufve du dit Sr Aguenin escuyer laquelle décéda le XXVI octobre… »

– Une dalle de 1623 avec un seul personnage et cette inscription qui entoure la plaque : « Cy gist noble Guillaume-Aguenin vivant con(seille)r du Roy et correcteur ordinaire en sa chambre des comptes à Paris, lequel est décédé en sa Maison de Montjay le XIIII jour de septembre Mil six cens vingt trois Aage de Soixante dix ans ».

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